Que fais-tu Beast ? Oui, que fais-tu ? Tu fuis. Mais que fuis-tu ? Les gens. Pourquoi ? Parce qu'ils sont méchants. Tous ? Non, pas tous. Alors ? Certains sont gentils. Mais ? Ils ne sont pas là. Voilà pourquoi tu fuis. Où va tu comme ça, Beast ? Tu va dans la forêt de Snowdin. Pourquoi là bas ? Parce que tu es tranquille. Si tranquille que ça ? Oui. As-tu peur ? Oui. Toujours ? Non. Eh bien ? Assez souvent. Oh. Beast. Ton nom ne te correspond pas. Alors pourquoi te nommes-tu ainsi ? Parce que, c'est ainsi. Tu es Beast, quoi qu'il arrive. On t'as donné ce nom pour ton apparence. Pauvre créature que tu es. Ton âme n'est point si cruelle que ton prénom. Tu es aussi doux et gentil qu'un agneau. Tu aime que l'on te caresse entre les oreilles, tu aime aider les gens. Mais... Les gens ici ne veulent point de ta gentillesse. Ils trouvent que cela est une faiblesse. C'est aussi pour ça qu'au final tu ne quitte plus cette forêt couverte de poudreuse blanche. C'est ton sanctuaire. Le seul endroit où tu ne risque pas de croiser un monstre te voulant du mal. Mais si tu en croisais un, tu fuyais de toute manière. Quand tu n'étais pas paralysé par la peur. Cette peur qui te chuchote sans cesse à l'oreille. Cette peur qui te lacère. Cette peur qui te tétanise. Cette peur, ta fidèle amie de toujours... Enfin.

Te voilà qui parcourt ton territoire, arrivé à destination. Il n'est pas bien grand. Et tu pourrait le céder facilement. Tu n'est pas territorial pour un sous. Oh, Beast. Tu fais honte à tous les loups. Ton existence en elle même est une honte pour ces valeureux prédateurs. Ton absence d’instinct prédateur est une hérésie. Tu es... pitoyable. Mais qu'importe. Tu ne connais point cette triste vérité. Tu te contente de ton si petit monde, pour commencer. Le seul instinct que tu possède est celui de survie. C'est au moins quelque chose de bénéfique pour toi. Ton regard se porte sur la cime des arbres. Tu soupire. Tu pense que tu as semé... les gens de Snowdin. Est-ce vraiment le cas ? N'as-tu pas encore remarqué cette présence inquiétante dans les alentours ? Non... Bien sûr que non... Mais tu es toujours sur tes gardes... Tu es la proie... Mais qui est donc ce prédateur dont la présence se profile au loin ?

La peur, oh oui, la peur. Tu la ressent actuellement de plus en plus en toi. Encrée dans tes entrailles... Oui, tu n'en a pas, mais c'était tout comme. La créature qui à réussi à te suivre te donne l'occasion de la ressentir très vivement dans ta chair. La voix du chasseur résonne drastiquement dans la forêt, et sonne à tes oreilles comme un glas macabre. Puis tu vois... Plein de... Eh bien, ça te fait peur de voir que le prédateur qui est à tes trousses semble pouvoir se... Téléporter ?... Tu ne sais pas trop si c'est le cas. Mais, tu as si peur que tu ne bouge plus. Voir apparaître, encore et encore ce monstre dans ton champ de vision, armé d'un arc pointé sur toi... ça te terrifie. Partout où ton regard se pose, tu la vois. Elle est là. Ici. Encore là... Tu serais presque en train de pleurer, cherchant une issue de secours. Un endroit où fuir. Une échappatoire.... Que tu n'auras pas.

Puis soudain une voix cristalline. Une voix malsaine. Une voix mauvaise s'élève alors. Venant de derrière toi. Et tu te retourne donc vivement, pour avoir bien en vue la personne qui te chasse. Celle qui mériterait plus que toi d'être un loup. Un prédateur... Tu avale ta salive difficilement. Tu tremble aussi. Et si tu avais un corps, ta queue serait entre tes pattes pour montrer encore plus ta peur. Heureusement pour toi, tu n'en avais pas. Et tu ne laissais donc pas de traces là où tu passais. Un avantage conséquent pour toi, qui fuis tout le temps les prédateurs. Hélas, ceux étant dotés d'un odorat te suivent à l'odeur de peur. Comme elle. Tu la vois baisser son arc. Mais en rien cela ne te rassure... Tu te demande toujours à quelle sauce tu va être mangé. Mon pauvre Beast. Si tu savais...

« Pi... Pitié ! Ne... Ne me tuez pas s'il vous plais. Je... Je veux pas mouriiiiir... »

Tu es pitoyable, mon chou. Pitoyable. Cherche donc une raison pour qu'elle ne te tue pas. Au lieu d'implorer la pitié d'un être qui ne semble pas en avoir. Tu n'auras pas d'autre chance, crois moi. Donne une dernière volonté qui pourrait au moins l'amuser. Tu aimes les caresses, non ? Oui. Et donc, qu'attends-tu ?...

« Ma... Mais... Si vous voulez vraiment... me... me tuer... Euh... Vous pouvez me... Euh... Caresser avant ?... »

Oh my... Beast, tu l'as vraiment fait.

Le rire de la prédatrice te faisais vraiment froid dans le dos. Il était d'un noirceur et méchanceté palpable. Tout ce que tu fuis comme la peste. Toi tu n'aime pas les gens méchants... Mais ils font partie intégrante de ce monde, malheureusement. Il y a plus de méchant que de gentils, ici. Alors... Tu ne croise pas beaucoup de gens comme toi. Donc forcément... Voilà...

« Ma... Mais... Si vous voulez vraiment... me... me tuer... Euh... Vous pouvez me... Euh... Caresser avant ?... »

Tu venais de lâcher une bombe. Ou un truc du genre. Tu n'es pas d'une intelligence remarquable, alors tu ne sais rien de ce que ta phrase à pu déclencher chez la prédatrice. Mais au vu de sa réaction, eh bien, ce n'était pas ce qu'elle devait attendre de toi. Mais alors, elle voulait que tu dise quoi ? Quelque chose de plus... Euh... Larmoyant ? Tu ne sais pas trop, Beast. Tu es perdu, un peu comme elle... Elle te sort une phrase plus... Enfin, moins prédatrice pour te répondre. Tu ne serais pas contre ce qu'elle viens d'énoncer, mais... Tu pense qu'elle disais ça par pure rhétorique. Surtout pour surligner le fait que... Eh bien, ce n'était pas vraiment sérieux, ce que tu venais de dire... Uhuh... Tu la prenais pour quoi ?... Tu ne sais pas toi même. Mais pour le coup, tu as un peu moins peur. Juste un tout petit peu. Tu n'es pas stupide au point d'oublier la menace que cette monstre était pour toi...

« Uh ?... »

Tu vois sa main bouger. Tu as eu un léger mouvement de recul. Sans doute parce que cette même main était placée sur l'arc plut tôt. Elle semble... Hésitante. Comme en suspens. Tu y vois comme une invitation à y glisser la tête. Ne serais-ce que pour voir si elle semblait aussi douce qu'elle en avait l'air. Sans doute pas. Mais... Tu es... curieux. Et tu ne refuse jamais une caresse... Tu aime bien trop ça pour louper une occasion quand elle se présente, comme c'est plutôt rare... Oui, c'est un peu stupide... Mais... Pourquoi pas ?... Tu avance donc lentement. Sans te presser. Tu ne sais pas ce que cela va donner. Tu approche ta tête de cette main tendue. Va-t-il y avoir contact ? Ou va t-elle ôter cette main à la dernière seconde ? Seul l'avenir te le dira...

Le contact se fit. C'était... indescriptible, comme sensation. Tu n'arrive pas à mettre un mot dessus. Tu garde tout de même un œil attentif sur ce qu'elle fait de son autre main, celle qui tient l'arc. Mais... rien ne se passe. Il y a juste ce contact. Fugace. Doux... Si tu avais été un chat, tu aurais surement ronronné un peu. Mais tu n'es pas un chat. Tu es un canidé. Un loup. Même si tu es le plus peureux des loups, tu en reste un... Puis sa voix... te ramène a la réalité. Celle où tu es la proie, et elle le prédateur. Il ne faut pas espérer plus, Beast. Dans ce monde, soit tu mange, soit tu es mangé. Elle ôte sa main aussi rapidement qu'il y avait eu ce contact. Il serait mal polis que tu ne lui réponde pas, hein ? Tu te recule tout de même un peu. Histoire de ne plus être aussi près, la zone de confort étant assez dépassée...

« O-oui ! M... Merci, madame ! »

Eh oui, il faut bien être poli. Et toi Beast, tu reste polis, même avec les gens méchants... Mais... Êtait-elle si méchante, après ce geste ? C'est... une question qui demeure sans réelle réponse dans ton esprit. Tu observe la prédatrice, elle semblait... en conflit intérieur ? Non. Ça ne devait pas être ça. Mais elle n'a cependant pas encore relevé son arme contre toi. Alors, qu'attends-tu pour fuir ? C'est le moment voyons ! Mais tu reste planté là, comme un demeuré. Non mais Beast, quel idiot tu fais ? Qu'est-ce que tu as en tête, andouille ? Hum ? Naaaan, tu va pas faire ça quand même ? Oh ! Ouais, t'es vraiment... un idiot.

« C... C'est quoi votre n-nom... m-madame ? »

Oh non, mais t'es pas croyable. Tu crois qu'elle va te donner son nom ? Avant te manger ? Tu te crois dans un film où le méchant te révèle tout son plan avant de te tuer ?... Oh eh puis, fait ce que tu veux. Si tu fini en brochette à cause de cette question, tu te démerde sans moi.

Urgh. La question que tu viens de poser innocemment ne semble pas spécialement lui plaire. En même temps, tu t'attendait  à quoi, qu'elle tape la discut' avec toi, tranquillement, comme ça, sans pression, alors que quelques minutes plus tôt elle te chassait, toi, le loup qui n'est bon qu'à être une proie ? Non mais Beast, il faut te faire soigner te ta connerie, c'est pas possible. Errr. Tu semble l'avoir un peu vexée pour avoir dit madame. Mais... Dire mademoiselle sans savoir aurait été tout autant mal venu à ton goût. Dans le doute, tu pense qu'il faut toujours commencer par dire madame. Et puis... Euh... Tu devait avouer que c'était surprenant que la dame en face de toi n'ai pas déjà quelqu'un. Après tout... Elle avait... Tout pour plaire aux monstres du coin ?... Oh Beast, qu'est-ce que tu es en train de penser, grands dieux ? Elle te dis de faire attention à ce que tu dis, mais tu devrais aussi faire attention à ce que tu pense. Utilise mieux ta tête, loup de pacotille.

Déjà que tu n'as que ça à gérer, vu que tu n'as pas de corps... Si t'y arrive pas, on ne peu plus rien pour toi. Elle même est en train de se demander ce qui ta passe dans le ciboulot, c'est dire ! Tu n'es pas normal Beast. Tu es une anomalie dans ce monde sans mercy. Tu aurais déjà dû mourir depuis bien longtemps déjà. C'est un miracle que tu sois encore en vie actuellement. Il faut dire que... La seule façon de tuer que tu as, c'est accidentellement... Hilarant, Beast. Hilarant. Delicate ? Tu trouve que c'est un beau nom pour une belle dame. Même si tu avoue que... Cela ne correspond en rien a ce qu'elle semble être. Un bien drôle de point commun pour vous deux. Elle te scrute, cherchant sans doute une ruse de prédateur. Hélas, tu n'es pas assez... non, tu n'es clairement pas capable de feinter quelque chose d'aussi gros. Tu es un pleutre de première. Un lâche de grand envergure. Un poltron qui a peur de son ombre. Un froussard mal léché. Un couard. Oui, tout ça en un être ridiculement fait pour faire peur avec son apparence.

« U-uh. R-rien... Mada-euh Mademoiselle... Delicate... uh... »

Tu as tellement peur que tu continue de bégailler comme un abruti. Non mais sérieusement, achète toi des c... Ce que tu n'as pas. Eh. Enfin bon, qu'est ce que tu va faire pour rattraper ta connerie de ne pas avoir fuis pendant que tu le pouvait encore, pauvre imbécile ? Ne me dit pas que... Mais t'es...

« Je... Je m'appelle Beast... »

Mais est-ce que tu te rends compte que cette boss monster n'en à rien à cirer de ton prénom ? Ou comment ça se passe ? Parce que là, tu es le plus beau boulet jamais vu à Snowdin, actuellement. Et de loin le plus beau. Ta naïveté est écœurante, mon vieux. Il ne faut pas que tu t'étonne ensuite de te faire poursuivre jusque dans les coins reculés de la forêt de Snowdin si tu es comme ça... Le pire c'est que tu ne te rends pas compte de ta bêtise. Si seulement tu avais été moins gentil... Plus... Bestial... Plus apte à faire le mal et à tuer... Oui, tu aurais pu plaire aux gens. Mais là, c'est peine perdue. Dans un autre monde que celui-ci tu aurais toutes tes chances de te faire des amis. Mais... Ici... It's kill or be killed, après tout. Les règles de cet endroit te placent directement comme un cible à abattre. Eheheh.

« ... »

Eh bien alors, maintenant que tu en es là, tu doit bien trouver quelque chose à dire d'intéressant, autre que demander une caresse pour garder son intérêt, tu ne crois pas ? Mais bon, comme tu es trop idiot pour trouver quelque chose de sensé, tu va certainement te foirer une seconde fois. Alors, que va-tu nous sortir cette fois-ci, mon pauvre Beast ?

« Désolé d'avoir dit madame... Je... Je pensais que quelqu'un comme... Euh... Vous... ... ...seriez déjà... »

... Tu viens de gagner le droit de mourir, je crois, là. Mais, bon sang, qu'est-ce qu'il t'as pris de dire ça, ABRUTIS ?