Témoignage de Sibyl, mère de Sibylline :



Sibylline est charmante. Tout à fait charmante. Bien élevée, éduquée, c’est une véritable petite lady, soignée et réservée à souhait.

Du moins, c’est ce que l’on prétend. Elle n’est pas génocidaire pour rien…

Sibylline, ah, Sibylline ! On sait bien que les chats ont un côté très enjôleur parfois, très attirant. C’est son cas. Mademoiselle, avec ses grands yeux doux et sa soyeuse fourrure, son petit rire discret, a toujours su se faire voir, sans le vouloir. Vraiment, elle est adorablement… Hypocrite. Bien sur, elle peut être vraiment très gentille avec ses congénères, très polie, attentionnée. Mais seulement avec les gens appréciés. Les humains et autres Monstres, c’est une… Autre histoire. Je sais bien la rancune que certains de nous ont envers eux, mais elle… C’est un véritable chat. Elle joue pendant des heures, des journées, avec sa proie, avant de la tuer sans aucune pitié. Il y a dans son regard de jade quelque chose de troublant. Un contrario de douceur et de haine, mais aussi de… Plaisir à tuer. Même pour un génocidaire, c'est effroyable‚ j’en suis convaincue. Ah, Dario dit que je suis cruche. C’est son papa. Dario est génocidaire lui aussi. Moi je suis pacifiste. Bref, revenons-en à ma chérie !



Sibylline est un peu une maman poule. A la façon de Dame Toriel. En plus modéré tout de même ! Personne ne peut surpasser la gentillesse de notre reine. ♥ Même si ma fille est plutôt, encore une fois, adorable. ♥♥♥ Très intelligente aussi ! Nous lui avons enseigné tout ce que nous savions. Elle est avide de connaissances, de choses à transmettre. Très douée dans les matières artistiques surtout ! Le chant, le dessin, le théâtre, la danse… Elle tente tout, à ses risques et périls ! Un peu tête brûlée, hihi. ♥ Elle ne fait pas toujours attention, mais demeure très observatrice et raisonnée. Bien sur, ma petite chérie est rêveuse. Son regard le montre temps. Elle est tellement gentille… Pourquoi faut-il qu’elle veuille tuer de pauvres gens innocents ? Et cette folie dans son regard, lorsqu’elle me parle de meurtre… Je parierai presque qu’elle en viendrait à tuer ses propres amis un jour.



Elle est incroyablement douce et câline. Câline, seulement avec les gens qu’elle connait. Pas bête ma chérie ! Je ne voudrai pas qu’elle tombe sur le premier venu ! Elle est si jeune encore ! Mais… Il lui arrive d’être incroyablement froide, et franche, parfois. Glaciale. Exécrable. Je n’ai jamais compris. Sans doute cela vient-il de son père. Elle peut être très blessante, tout en restant calme. Il lui arrive d’être pareille à un tempête. Elle est sauvage, en vérité, je le sais. Sous ses airs, la gentille Lady cache une redoutable tigresse. La tigresse à faim. Trop faim. Je ne sais pas jusqu’à quand je pourrai la maitriser… Elle est digne, et noble, gracieuse et généreuse. Encore une fois, les gens la débectent. Elle ne le montrera pas tout de suite, cette friponne !



Puisse la Tigresse redevenir un gentil Chaton comme autrefois…





Sibylline est, tout d’abord, une chatte anthropomorphe, qui s’apparenterait, dans notre monde, à la race des Bleu Russe.

Jeune et belle, comme le disait sa mère, elle attire facilement les regards, demoiselle souriante et innocente –enfin, c’est ce qu’on croit- , aux airs gracieux. De petite taille, environ un mètre cinquante cinq, elle est souvent rajeunie par ses camarades, ou les personnes la rencontrant. Vêtue de beaux vêtements, en particuliers des robes aux violets de teintes différentes, elle aime porter des améthystes, sa pierre préféré, et une montre à gousset en pendentif, cadeau de son père. Fine et élancée, elle est rapide et agile. Comme le sont les Bleu Russe, elle est extrêmement gracile, aux muscles légers et noueux, le pelage d’un gris pale et bleuté. Les yeux d’un vert de jade, intense, luisant, à la pupille féline si scruteuse et si douce à la fois. Griffue et dôtée de crocs efficaces, Sibylline est une prédatrice, mais ne le montre, bien évidemment pas.

 

Sibylline est née il y maintenant  19 ans.

Habitante de New Home depuis sa naissance, elle demeure fille de Sibyl, chatte anthropomorphe chanteuse d’Opéra, et de Dario, un Vagabond s’étant « épris » de la belle vocaliste aux yeux de jade. Autant dire qu’il l’a arrachée à sa maison, sa famille, tout ce qu’elle possédait. Dario était lui aussi un chat, mais au passé bien gardé, sans doute peut glorieux. Les rumeurs racontent qu’il aurait déjà tenté de tuer les siens. Mais, quoi qu’il en soit, son histoire demeure floue, pareille à un brouillard sans fin. Sibyl, elle, aimait Dario. Il venait souvent à ses représentations, lui apportait des fleurs, parfois même ces fleurs parlantes, avec ces « Je t’aime. ». Ah, un séducteur, ce Dario ! Il avait bien réussi son coup, kidnappant la belle à son propre domicile, et avec son accord, qui plus est ! (Serait-on face à un remake de Bel-Ami de Maupassant ? ♥) La belle Sibyl à présent tout à lui, le mariage conclu (Dario avait ordonné aux parents de capituler, sans quoi leur fille ne serait plus qu’un tas de poil, ce qu’elle… Ne savait pas.) Dario avait sa chère et tendre tout à lui, ravi, à peu près calmé. Dario était capricieux et impatient, jaloux et possessif. Il lui arrivait de poursuivre son épouse dans New Home, afin de vérifier qu’elle ne l’abandonnerait pas. Il lui arrivait de la frapper, violenter lorsqu’elle avait le malheur de discuter avec un monstre du coin, et ce devant tous. Mais Dario était craint. Véritablement craint. Pas autant que la Garde Royale ou le Roi lui-même, bien sur – OU ENCORE FLOWEY ♥ - mais suffisamment pour que personne ne vienne lui chercher quelques ennuis.



Il se passa trois années de bonheur intense entre les deux chats, vivant dans le taudis de Dario – un vieux manoir bon à retaper entièrement – Sibyl, naïve et candide se laissant aller sous le charme du beau matou blanc. Il était intelligent, charismatique, mais menteur et rusé. Hélas, la chance ne lui avait pas souri. Mais avec sa belle chanteuse – et la dot du mariage comblant tout leurs problèmes – il se révéla au fil du temps un peu plus calme et sympathique. Jusqu’au jour ou Monsieur appris que sa chère épouse demeurait enceinte. Dario avait déjà été père. Sa première fille était morte à la naissance, suivit de la mère. C’est là le seul souvenir dont il parla à Sibyl, en la suppliant de trouver un moyen pour se débarrasser de  l’enfant. Et cette fois ci, Sibyl entra dans une colère noire, violente, elle, pourtant si tranquille et douce, et déclara avec toute sa froideur possible que si Dario ne voulait pas garder l’enfant, elle le quitterait. S’en suivit des semaines de disputes entières, Dario allant et venant chez lui, abandonnant sa douce, à présent devenue serpent fourbe et traitre.



Mais il n’allait pas être déçu.

Un jour, une petite chatte, portrait craché de sa mère, vint au monde. Riante, souriante, elle avait de doux yeux de jade, et un visage de chaton tout à fait adorable. Dario, revenant et découvrant cette petite chose, ressentit depuis longtemps une autre bouffée de bonheur. Celle d’une blessure enfin cicatrisée. Il avait sa femme. Il avait son enfant. Il les aimerait et les protégeraient de tous. Surtout la petite. Elle semblait si fragile ! En hommage à sa mère, il l’appela Sibylline, mais également pour une autre raison. Il y avait quelque chose qui clochait chez cet enfant. Quelque chose d’obscur, de sombre. D’où le nom qu’il lui donna. Pris d’un doute, il réfléchit longtemps, et décida d’attendre. Elle ne serait pas vraiment comme sa mère, il en était certain. Toujours est-il que le couple demeurait maintenant parents, et qu’il fallait s’occuper de cette petite grandissant très vite. Avide de savoir, elle aimait apprendre, demeurait sympathique et bien élevée. Dario avait toujours sur elle un regard satisfait, un contentement grandissant au fil du temps. En effet, la petite partait régulièrement se balader. Elle connaissait l’Histoire de l’Underground comme tout les monstres, mais répétait sans cesse « On a le droit de tuer des gens ? » détail qui attisa l’intérêt du père, lui expliquant Que si elle ressentait le besoin de tuer‚ que sa fille le fasse‚ pour qui que ce soit ! Sibylline se mit à sombrer dans cette étrange démence, cette haine pour ces gens, qui pourtant ne faisaient pas toujours le mal. Lorsqu’elle mangeait de la viande, elle demandait « Ca se mange, les gens? » Sibyl fut horrifiée et quitta la pièce. Dario expliqua que l’on pouvait, oui, les manger d’une certaine manière, en les tuant d’abord‚ seulement les Humains.. Et que l’on devenait bien plus fort après. La jeune adolescente fut fascinée. Elle voulu acquérir plus de connaissances, et se renseigna partout où elle pouvait.



Puis elle grandit. Fit sa vie.

Elle ne chercha plus à tuer seulement les humains. Les monstres aussi..



Petit Chaton deviendra grand Tigre, comme disait Maman…