Physique.

Eyrina  pourrait  presque être comparée à une reine des  neiges. La peau froide, légèrement bleutée, cristallisée, elle est de taille moyenne, fine, et élancée. Les courbes « féminines », elle tient beaucoup de l’humain dans son apparence, mise à part cet aspect « glaçon ». Belle, elle est couverte de nobles apparats – nous ne savons pas même la provenance, pareille à une jolie demoiselle. La peau très douce cependant, Eyrina est une personne très frêle. Ses mains et poignets sont particulièrement fins, son visage, doux et docile comme un agneau. De grands yeux d’un bleu gelé à la pupille blanche luminescente, un petit nez droit, des sourcils légers, comme tracés au pinceau, et de jolies lèvres gelées, que, lorsque vous toucheriez peut être, vous gèleraient : Oui, Eyrina a de quoi plaire.

Cependant, de nombreuses cicatrices couvrent son corps gracieux, témoignage du passé avec son beau père. Dont une grande cicatrice dans son dos. Eyrina mesure 1m68 pour 55 kilos. Autant dire qu’elle est vraiment très, très fragile. Ne pouvant porter de lourdes charges, elle est faite pour les arts, l’intellectuel. Son regard est particulièrement expressif, très doux. Un air constamment calme et neutre sur le visage, parfois triste, Eyrina peut avoir, si vous percez sa coquille, un léger sourire. La démarche silencieuse et discrète, elle porte souvent des vêtements amples et bleus, se cachant sous un capuchon.

Caractère.

En résumé, Eyrina est une personne ayant beaucoup souffert de son passé, et qui, de ce fait, demeure blessée telle une bête farouche. Il est donc difficile de l’approcher, lui parler, la côtoyer. C’est une personne faisant cavalier seul, solitaire et triste. Elle ne parle que peu par la pensée, et n’use rarement du maximum de son pouvoir – on peut même dire qu’elle ne l’a jamais fait.

C’est également, a contrario, une personne qui cache bien des secrets, par exemple une affection et tendresse débordante. Elle est gentille et douce, sans doute naïve et candide, et ne ferait pas de mal à une mouche. Sibylline, étrange, elle ne montre que peu ses sentiments, ses avis. Effacée, donc. Très méthodique dans son travail, elle est sans doute un peu maniaque sur certains points, et trop inquiète. Du genre tout aussi calme que nerveuse, vous pouvez donc constater l’ambigüité du personnage. Si une phrase la résumait, je vous la présente : « Comment peut-on faire simple quand on peut faire compliqué ? » Perfectionniste, Eyrina est aussi facilement jalouse et vexée, mais ne le montre pas, hormis sous un exceptionnel caractère froid. Car oui, étant demi glaçon, il faut bien que notre demoiselle ait un peu de froideur ! Noble et digne, elle est serviable, un peu trop parfois, et très possessive. Il se peut aussi que lorsqu’elle ressent un désir, celui-ci demeure constant, envahissant. Une envie trop pressante ? Madame peut parfois se montrer hâtive.

J’ai froid. Je le ressens toujours. La glace. Le givre. Ils m’envahissent, me composent. Je suis comme ça. C’est ainsi. Père et Mère sont mécontents de ma naissance, je le sens. Dans ma famille, nous sommes comme… Comme des humains composés de plantes. De fleurs, jonquilles, roses, lilas, branches, fruits… Nous sommes magnifiques. Nous composons nos maisons de magie végétale, des arbres, immenses. Nous demandons toujours l’autorisation, dans New Home, de composer nos créations. Considérez-nous comme les jardiniers de l’Underground. Notre famille est belle, grande, noble, sans frôler pour autant la célébrité. Nous sommes artistes.

Enfin‚ pour moi‚ c'est un peu différent.

Moi, Eyrina, je n’étais qu’une erreur. La preuve d’une audace et d’une action horrible. Ma mère, Aelara, avait  fauté. C’est sans doute pour cela que je n’avais pas hérité, à la naissance, de l’apparence végétale de mes « parents ». Mon « père », Ykin, me détestait. Il avait su dès le début, que je demeurais  le fruit d’une union interdite. Pendant trois ans, il délaissa ma mère. J’avais appris la vérité très tôt, et demeurait consciente de mes origines. Sauf d’une chose. Qui était mon vrai père ? Ma mère n’avait jamais voulu me le dire. Elle hurlait, me frappait lorsque de ma voix je le lui demandais. Quand j’avais encore ma voix. Encore.

« TU N’AURAIS JAMAIS DU VENIR AU MONDE ! »

Choc total. Incompréhension. Ce jour là, je m’étais fortement disputée avec  Ykin, toujours sur des sujets vagues et sans  intérêts. Nous ne nous entendions pas. Ma mère ne supportait plus cette situation qui durait depuis  sept ans. Ce fut elle, ELLE, qui prononça ces mots. Mon cœur se brisa, se gela. J’essayais de parler, mais plus  aucun son ne sortait de ma bouche. De colère, de désespoir, je m’enfuyais dans ma chambre, et écrivit. Ecrivit toute la nuit. Je n’avais plus que cette idée en tête. J’inventais, dessinais des personnages, sans pouvoir m’arrêter. On me dit, plus tard, que j’étais sans doute atteinte d’hypergraphie. La chose avait été remarquée vaguement lorsque j’étudiais, sans plus. J’apprenais vite, et adorais chanter. Mais tout cela, demeurait à présent terminé.

Un jour, je m’enfuyais. Prenant quelques affaires, je me réfugiais chez un vieil ami, un ours gigantesque. Je le prenais comme pour mon grand père, et celui-ci m’éleva durant le reste de mes années d’adolescence. Il m’apprit l’art de l’écriture, ses techniques, sous-entendus, procédés. Petit à petit, j’écrivais des livres, me faisait peu à peu connaître par mes contes pour enfants. J’écrivais spécialement pour les enfants, parce que je jugeais qu’ils avaient le droit au bonheur qui m’avait été refusé. Je découvris également un don qui compensa la perte de ma voix durant ces quelques années : Je pouvais parler mentalement. Télépathie, somme toute. Puis, mon cher grand père me laissa sa maison, et partit vaquer sur ses chemins, comme il le désirait depuis tant d’années. C’était un vadrouilleur, un vagabond.

Et maintenant, je ne désire plus que vous rencontrer.

Avec toute mon affection,

Eyrina.