Jeremiah est presque comme tout les garçons de son âge. Vulgaire, rebelle et casse-bonbons. Mais quand on dit presque, c’est qu’il n’est pas non plus qu’un sale gosse cherchant à vous marcher sur les orteils toute la journée ! Non, à vrai dire, le rouquin a surtout le défaut majeur d’être une personne qui peut devenir agaçante de par sa maturité, a toujours exposé sa science quand l’occasion se présente. Il possède une bonne connaissance culturelle et est même assez malin, mais sa politesse exceptionnelle fait qu’on oublie souvent ces détails.

Oubliez le respect, le tact et la douceur, chez Jeremiah, le pronom « vous » n’existe pas et on dit ce qu’on pense. Sa franchise le perdra certainement mais il n’en a que faire, quand poil de carotte veut vous faire une remarque, il faudrait lui scotcher la bouche pour l’empêcher de parler.

Sans oublier que 90% de ces remarques sont souvent des conneries plus énormes les unes que les autres. Miah ne manque pas d’humour et passe son temps à faire des bêtises, parfois juste pour amuser la galerie. Il fait des mauvais jeux de mots jusqu'à la blague carambar et même l’immaturité de certains cas peut le faire pouffer de rire. Un véritable paradoxe pour cette petite tête pensante.

S’il a des défauts plus ou moins importants, ses qualités quand a elles sont bien cachées. Jeremiah est avant tout très ouvert d’esprit, il pourra accepter tout et n’importe quoi comme vérité tant que ça rentre dans le cadre de ses propres morales. Avec cette tolérance extrême, vient son empathie et sa bonté d’âme. Il n’est pas méchant, juste gauche. Sans quoi, il peut être un véritable chevalier servant, protégeant la veuve et l’orphelin quitte à devoir se salir les mains pour eux et est un très bon ami qui vous épaulera même dans la situation la plus désespérée.

Jeremiah n’est pas optimiste mais téméraire. Il a une sainte horreur des abandons face à l’échec et même si c’est en rageant - car on ne va pas se le cacher, c’est un gamin assez colérique, il réussira à faire ce qu’il doit faire. Cette obstination peut parfois être maladive mais il se soigne.

C’est aussi un amateur de sucreries en tout genre, il est très gourmand de ce côté. Il a l’accent de Suède et parle Suédois, surtout quand il s’énerve.

Jeremiah est un gosse qui ne passe pas inaperçu, qu’il le veuille ou non. Si lui se trouve spécialement moche et a honte de ses cheveux par-dessus tout, ce n’est pas le cas de tous et plus particulièrement celui de sa mère qui passait son temps à le pouponner.

Peau claire, visage fin. Jusqu’à là, rien de spécial... Si on fait abstraction des tâches de rousseurs qui envahissent sa frimousse et plusieurs autres parties de son corps. Et quoi de mieux pour les accentuer qu’une tignasse bien rousse toute bouclée ! Formant un joli amas de mélis-mélos et faisant la honte de son porteur, elle est très souvent cachée si ce n’est toujours sous un bonnet style aviateur.

S’il y a une chose qu’il tolère plus ou moins, ce sont ses yeux. D’un bleu profond, Miah est assez content que ce soient eux qui ressortent le plus, comme ça, ses interlocuteurs se concentrent sur autre chose que ses cheveux flamboyant.

Au niveau corporel, c’est un gamin élancé et maigre, portant des vêtements simples et même un peu amples. Il a des airs penauds avec ses grosses bottes et son col de veste bien remonté, souvent fermé jusqu’en haut parce que le rouquin est un frileux. Il porte constamment son bonnet et des mitaines.

Il a la mauvaise habitude de traîner des pieds et est pudique.

Jeremiah est né en Suède, le pays natal de sa mère.  A vrai dire, il a toujours vécu là-bas, bien que son nom ait tendance à dire le contraire. Pour tout dire, il est à origine purement israélienne et c’est tout simplement parce que son père est un homme venant d’Israël, ayant quitté son pays pour se retrouver en Suède.

Son enfance a été une période tranquille, du moins jusqu’à son entrée à l’école. Cette première rentrée a été comme ouvrir les portes de l’enfer pour lui, plus encore en intégrant tant bien que mal le primaire. Les blagues sur ses cheveux orangés et en pétard à longueur de journées, c’était de trop mais le roucisme à la fois lourd et blessant pour le gamin n’était qu’une part de son calvaire.

Miah de par son caractère autrefois docile fit face a plusieurs menaces, notamment celles de persécuteurs qui s’amusaient bien à l’humilier aussi souvent que possible, s’ils arrivaient à lui mettre la main dessus. Nul doute que ces séances de bizutage finirent par le changer. Le roux se mit à redouter l’école plus que la chute dans ses bulletins scolaires, abandonnant les cours au profit de la vie sauvageonne.

Face à l’isolement de la part des autres enfants, il se réfugia vers un autre monde dans lequel il pourrait librement s’épanouir ; a savoir les livres. Qu’importe le sujet, tant qu’il avait de quoi lire, il était bien. Avec  ses connaissances, Miah grandit vite et même un peu trop, tandis que ses parents se démenaient pour trouver une solution.

Un échappatoire pour leur fils qui ne vint jamais et qui causa la rupture du couple, quelques années plus tard. La mère eut la garde et depuis cet instant, Jeremiah ne revit plus son père, ni entendis parler de lui. Ils déménagèrent et quittèrent le pays à peine un an après, laissant derrière lui tout ce qu’il avait connu pour s’installer dans une nouvelle ville, pour sa foi étrange.

Jeremiah réintégra une école malgré tout, mais cette fois, totalement changé. Ce n’était plus les autres qui donnaient des coups, crachaient des insultes et se moquaient a tout va, mais bien lui ! Cachant définitivement sa chevelure et ses dits défauts sous des couches de vêtements, il se fit une toute autre réputation. Le roux se vit plusieurs fois exclu temporairement de l’école, temps qu’il passa dans la ville à vagabonder et en croisant le chemin d’enfants plus âgés... des adolescents parfois malhonnêtes.

Autant dire que quand sa mère apprit qu’il s’était laissé tenter par quelques clopes et substances prohibées, ce fut comme si le ciel lui tomba sur la tête. C’est en prenant peur face à la colère de sa mère qu’il alla se perdre dans le fameux Mont Ebott, y passant une nuit et une journée entière sans jamais retrouver le chemin de la maison.

Non, à la place, ce fut un gouffre qui l’accueillit. Avec l’obscurité croissante de cette seconde nuit et la peur de se retrouver seul en pleine forêt plus longtemps, qu’importe combien de diamètre faisait ce gouffre, Jeremiah tomba droit dedans sans avoir le temps de se rattraper. Le noir absolu. Il crut voir sa fin arrivée et pria pour mourir sur place, mais rien de tout ça n’arriva.

A la place, quelque chose le sauva d’une mort douloureuse et certaine. Ce quelque chose, c’était Sutido. Un... Un truc. Un monstre. Enfin monstre, entre guillemets. Car naturellement, après avoir grincé des dents a l’atterrissage et gronder quelques insultes suédoises, il prit peur face a la bête. Miah le menaça même du piquet de bois qu’il avait eu dans la forêt !

Mais en faite, ce fut Sutido qui eut plus peur que lui. Il prit même la fuite face a ce bâton qu’il aurait pût briser d’un coup de mâchoire et naturellement, attira l’attention de l’enfant, voir carrément sa pitié. Plus que créature que monstre de cauchemar, cette nouvelle perspective permit a Jeremiah de faire connaissance avec son nouvel interlocuteur et d’en apprendre plus sur l’endroit.

L’Underground. Un endroit où des monstres vivaient, reclus de la société. En quelque sorte. Nul doute que Miah fut totalement perdu. Si Sutido ne s’était pas proposé pour l’accompagner, qui sait s’il aurait osé sortir de l’endroit. C’est sur son dos qu’il commença à débuter son voyage. Court voyage. Car en faite, ils se retrouvèrent bloqués aux devants des ruines, l’humain trop méfiant pour oser résoudre les puzzles et craignant déclencher l’arrivée de quelque chose. Attendez, vous n’avez pas regardé Indiana Jones ?

Sutido ne se débrouillait pas non plus très bien et a force de tourner en rond, ils finirent par errer dans le faible espace qu’ils avaient déjà arpenté. Ils s’occupèrent à deux durant plusieurs heures et nouèrent facilement un lien fraternel. Qui l’aurait cru.

Néanmoins, après ses deux jours de jeûne quand il était paumé dans la montagne, Jeremiah commença à montrer des signes de faiblesses, voir même un état assez urgent en général. La faim le guettait et il allait bientôt devoir faire un choix, mourir là ou avancer.